1. Est-ce que tu peux te présenter et dire comment tu t’es impliquée dans le club et le micro-basket ?
Je suis Déborah, j’ai 37 ans. J’ai commencé à jouer au club de Saint-Rémy il y a environ 30 ans. Très tôt, j’ai accompagné les adultes encadrant le mini-basket. Dès 14-15 ans, j’étais présente aux entraînements pour assister les entraîneurs. J’ai progressivement passé des formations spécifiques au mini-basket et ai encadré diverses équipes : des bébés, des U9, U11, U15 et U18, essentiellement en féminin ou mixte, toujours à Saint-Rémy.
Ensuite, j’ai changé de club : en Suisse, j’ai encadré des U12 filles ; puis en Guadeloupe, j’ai encadré des U9 et U11, garçons et filles. J’avais la responsabilité de la section mini-basket du club du Cygne-Noir à Baïf.
En 2022, je suis revenue dans le département de Blain. Le club de Saint-Rémy, que je connaissais bien, m’a proposé de participer à un nouveau projet : le micro-basket. En tant qu’enseignante spécialisée et formatrice pour des équipes pédagogiques accueillant des enfants autistes, j’étais très intéressée par l’encadrement des tout-petits sans entrer dans un cadre de championnat.
2. Comment s’est déroulé le lancement du micro-basket ?
Pour commencer, nous avons proposé 7 séances test à la fin de la saison 2022-2023. L’objectif était de vérifier s’il y avait une réelle demande des familles. Le succès a été immédiat : présence régulière, engagement des familles, et de nombreuses demandes pour renouveler l’expérience de façon régulière.
Face à cette réaction positive, nous avons lancé une vraie saison de micro-basket, avec des séances hebdomadaires de septembre à juin.
3. Quelle est la fréquentation ?
Nous avons eu 38 enfants inscrits. Bien sûr, tous ne viennent pas chaque semaine. En moyenne, 25 enfants participent aux séances du samedi matin. Certains viennent de loin : Bourg-en-Bresse, Saint-Paul de Varax, Cézeyriat, alors qu’ils pourraient trouver des clubs plus proches. Cela montre l’engouement pour ce type d’activité.
4. Quel est le rôle des parents pendant les séances ?
Les parents sont pleinement intégrés aux séances. Nous les invitons à participer activement : aider leur enfant, le motiver, le recentrer. Certains accompagnent leur enfant dans les parcours, d’autres animent même de petits groupes, donnent les consignes ou réexpliquent les exercices. Leur présence permet également de mieux gérer les interactions entre enfants.
Il n’y a aucune obligation : certains préfèrent observer, d’autres participent pleinement. Cela devient un véritable moment de partage intergénérationnel.
5. Comment se déroule une séance type ?
Une séance se décompose en plusieurs phases :
- Parcours de motricité : franchissements, équilibre, rouler, tirer au panier. Les enfants peuvent garder le ballon en main ou dribbler.
- Ateliers : jeux avec règles simples, travail par petits groupes. Les parents peuvent participer ou aider à l’encadrement.
- Jeu collectif final : sans les parents sauf si besoin, pour renforcer l’autonomie.
6. Combien êtes-vous pour encadrer les séances ?
Le taux d’encadrement officiel est respecté : 1 encadrant majeur pour 6 enfants.
L’équipe actuelle : moi, Nathalie (entraîneur U7), Léilou (en formation d’éducatrice spécialisée), sa sœur Néanne (en formation d’ATSEM), Zoé et William (apprentis au club), Romain Bénaud (responsable formation), ainsi que d’autres parents licenciés. Nous avons même eu ponctuellement une ergothérapeute et une assistante maternelle.
7. Quel matériel faut-il prévoir ?
- Ballons : un par enfant, taille 3. Les très petits ballons ne conviennent pas au dribble.
- Paniers adaptés : des baby et micro-paniers pour que tous puissent réussir.
- Matériel varié : échelles, haies, plots, tapis.
- Infrastructure : à Saint-Rémy, on utilise les tribunes mobiles comme structure de motricité.
L’idée est d’avoir suffisamment de matériel pour que tous les enfants soient en activité permanente.
8. Comment définirais-tu l’esprit du micro-basket ?
Pas de compétition. L’objectif est le plaisir, le partage et l’inclusion. On partage le matériel, l’espace, l’attention des adultes. Chacun est accueilli là où il en est.
Nous avons même accueilli un jeune garçon de 12 ans avec un handicap développemental dont les besoins correspondent à ceux des 3-5 ans. Cela résume bien notre approche inclusive.
9. Avez-vous le label micro-basket ?
Oui. Nous remplissons les critères : encadrement formé, taux d’encadrement suffisant, matériel adapté, présence d’au moins un titulaire du PSC1.
En tant qu’enseignante, je remplis les conditions, mais je suis aussi la formation micro-basket de la ligue pour enrichir ma pratique. Nous serons officiellement observés pour valider la formation.
10. Que conseillerais-tu à un club qui veut se lancer ?
Qu’ils viennent observer une séance. Qu’ils commencent avec un petit groupe (6 à 12 enfants) et identifient dans leur effectif au moins un encadrant avec un diplôme petite enfance et une personne formée aux premiers secours.
La formation est enrichissante, et le projet permet de ramener des familles au club. Chez nous, certains parents sont même redevenus licenciés.
11. Quels sont les futurs objectifs pour le micro-basket à Saint-Rémy ?
Continuer à accueillir tous les enfants, leur donner envie de poursuivre en baby-basket, les guider vers l’autonomie et surtout, leur faire découvrir que le sport, et le basket en particulier, est avant tout un plaisir.