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Le plaisir d’arbitrer

Ban Cm
Mathieu Raynal

Dans l’équipe de ce mercredi 27 mars, on peut lire un superbe article sur Mathieu Raynal. Mathieu Raynal, Mathieu Raynal ?! Vous me direz : « C’est un « gars » du rugby ?! » et « Qu’est ce que cela vient faire dans les pages du comité de l’Ain de basket ? »

J’y viens… Mathieu Raynal est le meilleur arbitre Français de ces dernières années en ovalie, et parmi les meilleurs du monde. Il a décidé de prendre sa retraite à la fin de cette saison. Et les commentaires qu’il fait sur l’arbitrage peuvent servir, il nous semble, à n’importe quel arbitre et ce, quelque soit son sport, son âge ou encore le niveau de pratique.

Dans son interview, il n’y a aucune référence à l’argent, mais beaucoup au plaisir et à l’enrichissement personnel. Extrait :

« Qu’avez-vous appris au fil de ces 16 années d’arbitrage au plus haut niveau ? ça donne beaucoup de maturité. Ca apprend beaucoup sur la nature humaine, sur soi, sur sa force mentale. Pour te relever, pour garder tes convictions dans des environnements hostiles… »

« Quelle a été la part de plaisir ? Quand tu sors d’un match propre, tu n’as rien gagné et on ne te file pas une coupe (il rit), mais le plaisir est intense. Pendant deux-trois jours, tu es heureux. Le plaisir, c’est aussi de sentir staffs et joueurs à l’aise quand tu les arbitres »

Il ne masque pas les difficultés qui peut y avoir dans la fonction d’arbitre avec des pressions de plus en plus fortes. Mais il dit que l’arbitrage est un sport extraordinaire :

« L’environnement hostile, est-ce aussi une raison de votre arrêt ? Si j’avais dû partir à cause des critiques, j’aurais pu le faire chaque week-end… C’est vrai que c’est de plus en plus pesant… Parce qu’on ne vous parle que de vos « échecs »… Un bon arbitre, c’est 90% de bonnes décisions et 10% d’erreurs ou de non décisions. Et on cible tout le temps les 10% qui n’ont pas été bons. »

« Peut être que la réalité de l’arbitrage n’est pas assez connue ? On vit trop en vase clos, on doit davantage montrer comment on travaille. Ça ne rendrait pas les gens plus indulgents, mais ça participerait à l’éducation rugbystique. Mais, au-delà de nous, tout le monde est obligé de changer afin de préserver le rugby et l’arbitrage. On est en train de vacciner les jeunes contre l’arbitrage, alors que c’est un sport extraordinaire. Si ça ne change pas particulièrement en France, on aura de moins en moins d’arbitres. À petit niveau, des matches ne seront pas arbitrés. Et plus haut, il faudra faire avec ce qu’on aura. »

Réflexion qui est transposable, bien évidemment à tous les sports et à notre basket.

Ces quelques lignes doivent renforcer la détermination de nos jeunes et moins jeunes arbitres, mais aussi aider à une prise de conscience par les autres acteurs de notre sport. Les arbitres, entraineurs, joueurs doivent s’entre aider les uns les autres tous les week end pour que TOUT le monde progresse !

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article sur l’équipe du 27 mars 2024
Crédit photo de l’équipe